La Nation qui avance vers le passé

La journée du Moudjahid, la journée du Chahid, la journée de la nationalisation du pétrole, le 8 Mai, le 1er Novembre, le 5 Juillet, le 11 Décembre, le 29 Octobre, le, le, et le ….. Des journées nationales à la pelle qui ne finissent jamais en Algérie, un passé sélectif, revisité chaque année, en fêtes, en congés et en dépenses d’argent publique, et le futur dans tout ça ? Ça n’existe pas !

Il suffit qu’on nous invoque une mémoire, une journée ou un supposé évènement arrivé dans un village inconnu des Aurès ou la Kabylie pour qu’on nous bourrine des journées entière le crane sur la télévision nationale a propos du nationalisme, et le destin national guidé par son excellence le Président de la République, continuant les principes invincibles de la révolution glorieuse du 1er Novembre … 5 générations depuis 1954 et nos politiciens ne sont toujours pas arrivé à se mettre d’accord sur une version finale de ce qui est dû supposé être la révolution du 1er Novembre, entre temps ces générations bloqué dans les gloires du passé de la nation ne verront jamais le bout des rêves des simples humains aboutir dans leurs vie. Des nations ayant obtenus leurs indépendances des années après la nôtre sont pratiquement irrattrapables au niveau social, éducatif, civique, technologique et économique !

Cette perversion politique dure depuis tellement longtemps que le peuple lui-même s’en trouve prisonnier à défaut de dignité et sécurité, pourtant il suffit simplement d’avouer les nombreuses situations illogiques dont souffre notre moral commun, mais que nous avons ni le courage ni l’énergie pour les dénombrer :

  • Le budget national pour le Ministère des Moudjahidines dépasse celui de l’éducation, la santé, et les recherches scientifiques.
  • La majorité des journées nationales sont chômées et payées, ce qui pénalise la vie du citoyen, surtout sur le plan administratif où des retards considérables sont enregistrés dans le traitement des requêtes administratives.
  • La demande récurrente du fameux Pardon de la France a l’Algérie à propos de sa colonisation, qui revient avant les élections, ne se traduit vraiment pas en gestes réel, malgré la dureté des mots, l’importation par exemple des joueurs de football français (avec des noms algériens) et qui se paye en devise avec l’argent du peuple, pour justement représenter la « Nation » algérienne sur des terrains de football , ne semble pas du tout réveiller de conscience collective à propos de ce fameux pardon, en résumé ; pourquoi demander un pardon à la France alors qu’elle forme des joueurs pour qu’il fassent de la publicité pour le système politique algérien ?
  • La plupart des programmes scolaires, traitent l’histoire de la révolution algérienne, et parlent très rarement ou pas du tout du progrès et l’avenir des générations futures.
  • La télévision nationale diffuse rarement des documentaires ou des reportages à propos du progrès technologique et scientifique en Algérie parce que ça n’existe pas ! ils ne diffusent même pas ce genre de programmes à propos d’autres pays (surtout des pays en voie de développement), parce que ça va mettre tout simplement les ministères concernés dans l’embarras.
  • La prime du Moudjahid continue à être payée 50 ans après l’indépendance, le nombre des « Moudjahidine » a pratiquement augmenté … 50 ans après. Cette question du Moudjahid est identique sur le plan moral que celle du footballeur importé de France, le Moudjahid a une responsabilité morale envers sa nation, et la nation a un devoir de reconnaissance envers ce Moudjahid, sauf que dans le cas algérien, la religion officielle de la majorité du peuple, que même la déclaration du 1er Novembre a stipulé clairement dans ses premiers paragraphes, cette religion qui a offert le nom de « Moudjahid » à ces anciens combattants, veut de chacun de ces individus de faire son « Djihad » par volonté à Dieu et la Nation sans que cette nation ne soit redevable de quoi que ce soit au « Moudjahid » , en d’autres termes, le vrai Moudjahid n’a pas de récompense à attendre de son pays, à part la reconnaissance du sacrifice, un sacrifice payé cher pour l’épanouissement des générations futures. Dans notre chère Algérie c’est les générations futures qui payent cher l’épanouissement du « Moudjahid ».

On n’avance pas en regardant constamment vers le passé, surtout si ce passé est couvert de mensonges et de doutes, ce grand gaspillage moral dont souffrent la majorité des algériens devrait pas exister ! Le destin de cette jeune nation est tracé par des politiques primitives, tenu en otage par des vieillards qui ne veulent pas de progrès en Algérie parce que ça menacera leurs positions, et les postes de leurs proches.

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